LES FRUITS TROPICAUX
Les fruits tropicaux proviennent de régions et de différents pays au climat tropical ou subtropical. Les fruits tropicaux ont comme caractéristique commune de ne pas supporter le froid et peuvent être endommagés ou voir leur développement altéré lorsque la température chute en dessous de 4 °C. Bref, ils viennent de pays chauds et des contrées outre-mer.
La Papaye
CONSOMMATION ACCRUE
Chaque année, la consommation de fruits tropicaux augmente avec un pic particulier au moment des fêtes. La France importe régulièrement près d’un million de tonnes de fruits exotiques dont 20 % se dégustent à Noël et en hiver. En France, 46 % des fruits consommés proviennent de l’étranger en raison des conditions climatiques inadaptées. Ces dix dernières années, leur consommation a été multipliée par dix. Au-delà de leur touche naturelle d’exotisme, ils répondent à la volonté des consommateurs de plus en plus curieux et à la recherche de nouvelles saveurs de varier de la pomme, de la poire et de l’orange, certes appréciées mais jugées trop communes pour « changer de l’ordinaire ». Ils correspondent également aux souhaits de nombreux voyageurs de par le monde de retrouver chez eux des fruits, saveurs et arômes découverts lors de leurs précédents périples.

TENDANCE CONFIRMÉE
Afin de procurer, aux consommateurs, une diversité de fruits et légumes ne pouvant pas être cultivés en Europe, celle-ci importe, chaque année, environ douze millions de tonnes de fruits et légumes. L’importation française permet de compléter l’offre de fruits et légumes afin d’élargir le choix du consommateur par une gamme variétale diversifiée et de lui apporter un « plus plaisir » tout au long de l’année : l’ananas et la mangue en sont de parfaits exemples. Avec une augmentation de quinze millions de tonnes par rapport à la fin des années 1990, la production mondiale de fruits tropicaux dépasse désormais soixante-deux millions de tonnes. La moitié sont des mangues, provenant essentiellement d’Inde (40 %) et de plus en plus de Chine, de Thaïlande et des Philippines. Les autres fruits stars sont l’ananas (26 % de la production mondiale), la papaye (20 %) et l’avocat, dont les pays développés absorbent près de 90 % des exportations – Etats-Unis (29 %) et France (19 %) en tête. Au total, l’Asie, l’Amérique latine et les Caraïbes représentent 57 % des exportations mondiales de l’ensemble des spécialités tropicales.

BEAUTÉ ET SANTÉ
Pour leurs couleurs, leur vent de nouveauté et surtout les vitamines qu’ils fournissent, les fruits exotiques sont de plus en plus prisés à la table des Français. Et la tendance ne fait que croître avec l’acheminement rapide, permettant de commercialiser des fruits à maturité, non altérés par de longs trajets, même si l’acheminent par bateau représente encore 95 % du transport. Force est de reconnaître qu’ils sont riches en anti oxydants, en poly phénols, pauvres en glucides et doux/sucrés au goût. Par exemple, la banane Acérola des Antilles contient cinquante fois la teneur en vitamine C de l’orange, tout comme la papaye, la mangue, la goyave sont richement dotées en bêta-carotène et en lutéine exerçant un effet protecteur contre le vieillissement des cellules. Sans oublier les bienfaits de la mûre andine, pourvue de poly phénols, réputés excellents dans la prévention du cancer ;
UNE NOUVELLE APPROCHE
Face au développement du locavorisme, de la nouvelle volonté de respecter les saisons, le développement des produits “mûrs à points”, “prêts à manger”, affinés ou décollés s’inscrit clairement dans une volonté des producteurs et des distributeurs de redonner une image positive aux fruits qui subissent une érosion sensible et régulière de leur consommation.
Une révolution enclenchée pour l’avocat, la mangue et dans une moindre mesure la papaye pour des populations de plus nomades et pressées. Par ailleurs, des opportunités ont été identifiées notamment dans la quatrième gamme (fruits découpés) et en fruits séchés, et plutôt dans les pays d’Europe du Nord. Elles répondent à la croissance de la consommation hors domicile et la recherche de praticité au niveau des produits. Pour l’avocat et la mangue, l’affiné (ou décollé) est proposé en vrac alors que le mûr-à-point reste en foodtainers par deux ou par quatre. Cette technique a permis la relance de la consommation de l’avocat aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Pour la mangue qui de par la forte augmentation de la consommation a aussi subi le revers de l’afflux de fruits trop verts pour mûrir, cette technique présente un intérêt évident.

LES QUATRE PILIERS DU MARCHÉ …
Outre la banane qui caracole en tête, le marché des fruits tropicaux est porté par quatre stars :
-l’ananas, dont il se consomme plus de neuf cents mille tonnes par an, dont le fameux Sweet ou MD2 (le roi de l’ananas) avec en écrasant leader de la production le Costa Rica qui représente 80 % du marché européen ;
-l’avocat, au coude à coude avec la mangue avoisinant les trois cents mille tonnes par an en Europe, principalement connu pour sa variété Hass importé principalement par le Pérou ;
-la mangue, près de trois cents mille tonnes par an, avec la célèbre variété Kent, majoritairement produite par le Brésil, même si l’Espagne fait désormais partie du paysage européen avec ses mangues Osteen qui bénéficient d’une logistique par route ;
-le litchi, importé à hauteur de plus de vingt mille tonnes annuelles, en provenance principale de Madagascar mais qui hors des périodes de fêtes et de la communauté asiatique, peine à s’imposer.

… ET LES OUTSIDERS
Qui commencent à être bien connus : ramboutan, fruit du dragon, durian, carambole, jamalac, noix de pili, mangoustan, goyave et tiennent dorénavant la dragée haute dans les compositions qui détrônent les traditionnels mendiants. Si leur consommation reste pour l’instant principalement limitée à la période des fêtes, on peut gager qu’avec de bonnes explications des professionnels aux consommateurs encore hésitants et peu avertis, voire décontenancés, ils vont vite nous emmener sous les Tropiques !